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Kemmelberg

Les Premiers Humains (Partie 2: Les Néandertaliens sur le Kemmelberg)

J L Putman & M Soenen

Les Néandertaliens

Les premières indications de la présence humaine remontent au paléolithique moyen (de 300 000 à 40 000 ou 35 000 av. J.-C.), vraisemblablement dans la phase tardive de cette longue période. Elles sont attribuées à des populations néandertaliennes nomades (Homo sapiens neanderthalensis), à densité de population très faible, et sont associées à la culture moustérienne (voir ci-dessous 'Liens connexes History Files').

Massif du Moustier en Dordogne, France
Photo © MNP, Les Eyzies, France

Massif du Moustier en Dordogne, France, avec deux abris de la culture moustérienne, début du XXème siècle.

En raison de leur mode de vie nomade, les Néandertaliens ont adopté divers modes d'habitation, allant des campements en plein air pour quelques jours de chasse - comme au Kemmelberg - aux abris permanents dans ou près de l'entrée de grottes.

Entrée de la grotte de Spy en Belgique
Photo © Domaine public

Entrée de la grotte de Spy en Belgique, fouilles vers 1886.

Les restes squelettiques de trois Néandertaliens (homme, femme et enfant) ont été trouvés dans la grotte de Spy, province de Namur, Belgique, à cent trente-cinq kilomètres à vol d'oiseau du Kemmelberg.

On peut supposer que ces restes humains ont été découverts non pas à l'intérieur, mais devant l'entrée de la grotte, dans la terre amassée à gauche de l'image.

Les restes de squelettes découverts à Spy appartiennent aux derniers Néandertaliens dans la région et sont âgés d'environ 40 000 ans.

Portrait reconstitué
Photo © KBIN Brussels

Portrait reconstitué d'un Néandertalien tel qu'il aurait pu paraître.

À la même époque, l'homme anatomiquement moderne apparaît en Europe (et dès 47 000 ans avant J.-C. en Europe du Sud-Est). Les deux espèces humaines ont vécu côte à côte ici et là en Europe pendant plusieurs millénaires.

On estime alors que la population totale des Néandertaliens ne dépassait pas 100 000 personnes. Un certain nombre de rencontres avec l'homme anatomiquement moderne se sont transformées en contacts sexuels, car quelques pour cent de notre matériel génétique actuel est d'origine néandertalienne.

Éclats de silex et de nucléus recueillis en surface
Photo © CO7, DEPOTYZE, Ypres

Éclats de silex et de nucléus recueillis en surface, principalement du Paléolithique moyen, Kemmelberg.

Les visites répétées au Kemmelberg semblent évidentes pour les Néandertaliens. En effet, il s'agit d'un excellent site d'observation avec une vue sur une vaste zone pour les chasseurs de petit et grand gibier. Cela semble encore plus probable dans le paysage ouvert et sans arbres de la toundra et de la steppe, dans la première moitié de l'ère glaciaire la plus récente (Weichselien: 115 000-10 000 av. J.-C.).

La photo ci-dessous montre un paysage de toundra avec une végétation basse composée de petits arbustes, d'herbes et de mousses (lichens).

Paysage actuel de la toundra en Sibérie
Photo © Dr Andreas Hugentobler - CC BY 2.0 DE

Paysage actuel de la toundra en Sibérie.

Les recherches montrent que les Néandertaliens - il y a 120 000 ans - chassaient leurs proies à courte distance. Une analyse approfondie des plus anciennes blessures de chasse documentées sur des squelettes de daims – comme on peut en trouver à Halle (Saale, Allemagne) - montre également qu'une lance a frappé l'animal à faible vitesse.

Cela suggère que les chasseurs s'approchaient du cerf et y enfonçaient leurs lances avec précision à bout portant, plutôt que de les lancer avec force. Une telle technique de chasse exigeait une planification, un camouflage et une coopération étroite entre chasseurs.

Reconstruction et estimation expérimentale de l'angle d'impact
Photo © Eduard Pop, RGZM Germany

Reconstruction et estimation expérimentale de l'angle d'impact de la lance sur un cerf.

Les sites de Spy et de Goyet, en Belgique, ont donné d'autres résultats frappants après examen du collagène des os tant des Néandertaliens que de la faune parmi laquelle ils vivaient il y a 45 000 à 40 000 ans: mammouths, bisons, ours et lions des cavernes, chevaux et rhinocéros laineux.

Au Pléistocène, ces animaux habitaient principalement les steppes froides qui couvraient une grande partie de l'Eurasie, du centre de l'Espagne et du sud de l'Angleterre à la Mongolie et au sud de la Sibérie.

Plus de cinquante pour cent de l'alimentation de ces Néandertaliens était constituée de viande de mammouths et de rhinocéros laineux, vingt pour cent de leur alimentation était constituée de végétaux.

Les différentes proies dont se nourrissaient les Néandertaliens et les prédateurs il y a environ 40 000 ans
Photo © Hervé Bocherens*

Les différentes proies dont se nourrissaient les Néandertaliens et les prédateurs il y a environ 40 000 ans.

En raison des conditions de découvertes et de la longue phase de présence variable des différents groupes de culture moustériens, il est difficile d'obtenir une image claire de cette période sur le Kemmelberg.

Ainsi, on peut distinguer au moins trois grandes unités: MTA (Moustérien de Tradition Acheuléenne) au sud-ouest qui était dominé par les bifaces, KMG (Keilmesser-Gruppen, également connue sous le nom de culture Micoquien) au nord-est qui était caractérisé par des outils bifaciaux en forme de feuille à dos abattu, et MBT (Mousterian with Bifacial Tools) au centre qui était caractérisé par une plus grande variété d'outils bifaciaux (pour en savoir plus sur ces unités culturelles, voir ci-dessous 'Liens connexes History Files').

*Hervé Bocherens, fair use, dans Phys.org (voir ci-dessous, 'Liens externes').

Répartition géographique des groupes MTA, MBT et KMG
Photo © Karen Ruebens

Répartition géographique des groupes MTA, MBT et KMG avec la position du sommet du Kemmelberg.

Cependant, certains artéfacts individuels peuvent faire référence à une variante culturelle particulière. Par exemple, il existe un biface en forme de cœur qui appartient à la variété culturelle MTA.

Biface sur éclat, cordiforme, symétrique, MTA et multifonctionnel
Photo © H Maertens

Biface sur éclat, cordiforme, symétrique, MTA et multifonctionnel; côtés ventral et dorsal, Kemmelberg.

Ci-dessous une illustration d'un racloir double, un outil de coupe et de raclage.

Racloir double, face ventrale et dorsale, Kemmelberg
Photo © H Maertens

Racloir double, face ventrale et dorsale, Kemmelberg.

Le développement de la nouvelle technique 'Levallois', un nouveau procédé de fabrication d'outils en pierre permettant de créer un outil de forme et de taille prévisibles, est une preuve tangible de l'évolution de la pensée abstraite au Paléolithique.

Dans l'animation ci-dessous, l'éclat Levallois sera retouché pour devenir un racloir.

Reconstitution hypothétique de la technique Levallois pour racloir
Animation © José-Manuel Benito Álvarez - CC BY-SA2.5

Reconstitution hypothétique de la technique Levallois pour racloir.

Dans l'animation suivante, l'éclat est finalement utilisé comme pointe.

Reconstitution hypothétique de la technique Levallois pour pointe
Animation © José-Manuel Benito Álvarez - CC BY-SA2.5

Reconstitution hypothétique de la technique Levallois pour pointe.

La pointe Levallois du Kemmelberg
Photo © H Maertens

La pointe Levallois du Kemmelberg.

Dessin d'une pointe Levallois montée sur une hampe en bois
Photo © Objectif Sciences International

Dessin d'une pointe Levallois montée sur une hampe en bois.

La pointe Levallois était probablement utilisée pour la chasse.

Suite en partie 3.

 

 

Copyright du texte © Archeo Kemmelberg. Un reportage original pour 'The History Files: Kemmelberg'.